• L'extraordinaire absurdité de la "politique européenne" qui a plus que jamais comme but stratégique de vaincre la Russie avec l'Ukraine en avant-garde de la victoire se concrétise par une brillante planification opérationnelles. • Les élites européennes, politiques, militaires et globalistes, sont les zélatrices d'un culte étrange, qui les abrutit en les enfermant dans ce que l'on nommera un « nihilisme technologique ». • Ils sont au fond d'un abysse qu'ils ont creusé eux-mêmes en oubliant qu'à ce stade, il faut arrêter de creuser. • Quête désespérée de l'idiotie métaphysique totale.
Nous savons que sur les dizaines et dizaines de pays de l'UE et de ses compagnons de route convoqués à Londres pour enfin structurer cette "coalition de réassurance" (est-ce son titre ? On demandera à Macron), ainsi assurée d'une telle puissance. Le charme de Starmer a agi au maximum : six pays sur la foultitude des invités ont accepté à participer à la chose, et l'on serait heureux de décompter en dizaines les volumes des contingents d'engagés par certains. Heureusement, il reste les deux colosses France-UK, et bientôt les Allemands c'est sûr, – mais attendons les dernières remarques du Colonel Douglas Macgregor : USA-Russie se réconcilient, Zelensky dit non à la paix , interviewé par Glenn Diesen le 13 avril 2025 sur ces intéressants projets...
« L'OTAN a été constituée autour d'un rassemblement de toutes les capacités de commandement, renseignement, logistique, planification, qui est mis sous contrôle américain. Si nous retirons tout cela, que vont faire les Européens qui n'ont rien en ces matières ? En 1993, quand j'étais sur le point de quitter une affectation à SHAPE [commandement suprême des forces de l'OTAN], j'ai travaillé sur cette situation selon l'hypothèse que les USA se retireraient un jour ou l'autre, et dans ce cas dans des conditions apaisées au contraire d'aujourd'hui. J'ai construit toutes les capacités nécessaires aux Européens, beaucoup beaucoup de de temps et encore plus d'argent... Mes collègues européens étaient d'accord. Mais ils m'ont dit : "Vous n'aurez pas un seul dirigeant européen pour mettre un dollar dans une telle idée". Ce pourquoi les Européens, si nous restons en arrière et ne participons pas aux plans franco-UK & compagnie, seront sans moyens intégrés de le faire, sans aucune capacité de commandement unifié véritablement efficace... [...]» Vous vous rendez compte, une attaque de la Russie en Ukraine signifie à partir de France-UK principalement des centaines de milliers d'hommes, de matériels, etc., transitant par l'Allemagne. Autant de points stratégiques que les Russes se jugeront autorisés à frapper... en Allemagne ! »
Le chef militaire des forces allemandes a aimablement proposé que l'Ukraine tiennent encore cinq ans sous le hachoir russe pour donner le temps aux Européens, à leur industrie et à leurs plans de coordination, de se préparer au combat. C'est dans cette sorte d'hypothèses incroyables d'inhumanité et de sottise qu'il faut imaginer les conséquences. Alors, l'on s'interroge : à quoi ces gens (les dirigeants politiques) pensent-ils avec leurs projets guerriers ? Et on leur répond ;:
« Ils ne pensent à rien, ils ne veulent pas penser en quoi que ce soit à quelque chose de la sorte, c'est une volonté bien arrêtée. »
Cela vaut pour une attaque classique par le centre, par l'Allemagne et la Pologne, ainsi exposée à des catastrophiques conditions de déploiement, au travers d'"alliés" qui, très vite, ne voudront plus en entendre parler... Alors, des alternatives sont envisagées, car l'on ne manque pas du sens de l'improvisation dans cette offensive-bouffe.
La principale d'entre ces alternatives, c'est la Roumanie : un pays infiniment et ironiquement stable avant une élection présidentielle catastrophique en mai, reculée à deux reprises à cause d'interventions scandaleuses de l'UE, éliminant des candidats inacceptables. Et c'est à partir ce de pays qu'est envisagée une attaque sur le flanc Sud ? "Mais oui", disent-ils sans se préoccuper de faire des phrases.
Elena Fritz a envisagé ce cas de figure, donc beaucoup plus rapide et aventureux qu'une attaque classique par le centre, et cette fois en supposant, – cas complètement irréaliste sinon catastrophiquement déstabilisant aujourd'hui, mais acceptons l'hypothèse qui pourtant tient le tout, – : « La Roumanie comme tête de pont: l'OTAN se prépare à un grand coup ». Fritz détaille alors quelles seront les conditions d'une attaque avec de nombreux détails qui doivent ravir les généraux en chambre et en plateau, au SHAPE comme à LCI :
« Calin Georgescu, candidat à la présidence roumaine et analyste bien connecté sur le plan international, a été rapidement écarté de la course. Pourquoi? Peut-être parce qu'il dit trop de choses qui ne doivent pas être dites. Dans une interview Banned Opposition Leader Călin Georgescu: Antony Blinken & Emmanuel Macron Killed Romanian Democracy , il résume la situation ainsi: "L'OTAN ne veut pas d'une Roumanie libre. Elle a besoin d'une rampe de lancement qu'elle contrôle. La Roumanie doit être le point de départ pour la prochaine grande guerre".» Son calcul est simple: 614 kilomètres de ligne frontière avec l'Ukraine – plus que tout autre pays de l'OTAN. De plus, le lien géopolitique entre la mer Noire, la Moldavie et l'arc des Carpates. Qui contrôle la Roumanie contrôle l'accès à la région de la mer Noire. Et qui contrôle la mer Noire tient Moscou en laisse.
» La plus grande base de l'OTAN en Europe de l'Est se trouve près de Constanța – le nom évoque les vacances d'été, mais sur 2800 hectares aucun paradis balnéaire n'est en train de se créer: nous voyons plutôt se constituer un point nodal pour une guerre permanente. Bientôt, jusqu'à 10.000 soldats de l'OTAN y seront stationnés – à proximité d'Odessa, aux abords de Transnistrie. S'ajoute ensuite la défense antimissile américaine à Deveselu, équipée de lanceurs Mk-41. Officiellement, cette disposition a été pensée pour assurer la défense contre les missiles – mais en réalité, elle est tout aussi capable de tirer des missiles de croisière Tomahawk avec une portée allant jusqu'à 1800 kilomètres. Sur Moscou, sur Sébastopol, sur tout ce qui pourrait présenter un intérêt stratégique.
» Si l'on pense que Moscou acceptera ces développements comme un simple spectateur sur les gradins, on se trompe. Une réponse envisageable est d'ores et déjà sur la table: la sécurisation des régions de Mykolaïv et d'Odessa par des troupes russes. Et ce n'est pas là un caprice de grande puissance, c'est pour couper préventivement la mèche que l'Occident a posée au bord de la mer Noire. Car si la guerre doit partir de la Roumanie, la stratégie russe visera à rendre la zone de lancement inutilisable. »
Les cavaliers du "nihilisme technologique"
Ces intéressantes analyses, aboutissant toutes à des bouleversements qui menacent essentiellement sinon exclusivement les pays de la superbe coalition qui les ont suscités montrent, par leur élaboration justement, – par leur remarquable équilibre en un sens inverti, – dans quel abysse d'aveuglement, d'auto-désinformation d'une naïveté confondante, et de pure bêtise pour résumer, les pays de l'ouest-Européen sont tombés. On les trouve totalement prisonniers d'un culte que seuls des esprits atrophiés et paralysés peuvent subir sans broncher.
Le Maître et Inspirateur du culte est une machinerie plus technologique que bureaucratique, une machinerie qui a transformé la bureaucratie en un phénomène technologique, une machinerie parvenue à ce que Bernard Lindekens désigne comme un « nihilisme technologique ». La chose frappe prioritairement les dirigeants politiques, qui sont technologiquement "blanchis" dans ce sens dans leurs études si fécondes pour leur culture, comme les trafiquants et escrocs "blanchissent" l'argent sale. Ces personnages au départ possédant un semblant d'approche critique et de doute de l'interprétation de leur perception, versent à la vitesse de l'éclair dans l'emprisonnement technologique.
Les militaires eux-mêmes, constellés d'étoiles acquises au cours de leur service héroïque au sein de la bureaucratie otanienne, ne sont pas là pour tenter de redresser les parcours catastrophiques puisqu'ils accouchent au contraire de superbes analyses. Certes, dans ce sens, ils en rajoutent, se réfugiant purement et simplement dans le solidarisme corporatiste par ailleurs rendu très attrayant par le soutien sonnant et trébuchant de l'industrie de l'armement. L'ensemble est ainsi parfaitement verrouillé.
Il est possible que Russes et Américains parviennent finalement à s'entendre, plus que sur l'Ukraine elle-même dans un premier temps, – sur des terrains et des ambiutioinsbeaucoup plus vastes. De très récentes déclarations de Steve Witkoff, devenu l'interlocuteur favori des Russes, s'avèrent extrêmement prometteuses :
« La Russie et les États-Unis sont sur le point de franchir une étape importante pour le monde entier dans le cadre des négociations visant à résoudre la situation en Ukraine. C'est ce qu'a déclaré l'envoyé spécial du président américain, Steve Witkoff, selon RIA Novosti.» "Je pense que nous sommes peut-être sur le point de franchir une étape cruciale pour le monde", a-t-il déclaré lors d'une interview accordée à Fox News.
» Witkoff a souligné que le règlement pacifique [en Ukraiune] va au-delà des "cinq territoires" : dans le cadre de l'accord, il est question de garanties de sécurité et de l'abandon du projet d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.
» Il a également évoqué l'opportunité de donner une nouvelle dimension aux relations entre Moscou et Washington grâce à la coopération commerciale. "Il est possible de donner une nouvelle dimension aux relations entre la Russie et les États-Unis grâce à des opportunités commerciales intéressantes, ce qui, je pense, apportera une réelle stabilité à la région. Les partenariats mènent à la stabilité", a déclaré Witkoff. »
C'est dans ce cadre-là, éventuellement révolutionnaire, qu'il serait judicieux de placer la cohorte européenne et ses aventures guerrières de bandes dessinées. Certains se demandent si l'Europe n'est pas en train de devenir la "grande perdante" de ce qui est en train de se jouer. Le vrai est qu'il est impossible qu'une chose réduite à un rien (nihilisme) au service d'une telle puissance qu'est le technologisme puisse encore prétendre participer à une dynamique vitale où l'on pourrait imaginer des "perdants" et des "gagnants". L'Europe, ce qu'il reste d'elle, ses populations, ses traditions et son passé sans égal, n'a plus qu'une seule voie à suivre : la révolution totale, impliquant la liquidation absolue de sa classe dirigeante et de ses élites.
C'est par exemple le jugement du colonel McGregor qui se trompait lorsqu'il analysait la situation ukrainienne en termes purement militaire et annonçait une victoire rapide de la Russie. Aujourd'hui, ilk donne toute sa place à cette situation de nihilisme technologique :
« Je crois que la stratégie de Poutine, sa patience, la lenteur qu'il impose à l'avancée de ses forces malgré leur écrasante supériorité quantitative et qualitative, tient au fait qu'il est persuadé du très proche effondrement des systèmes de direction de l'Europe de l'Ouest et qu'il attend un renversement rapide de toutes les directions globalistes pour avoir enfin un interlocuteur sorti de la folie aveugle et de l'idiotie actuelles... »
Mis en ligne le 15 avril 2025 à 10H00